TURQUIE
Détour à Ankara
3 et 4 juin,
Pierre me convaincs de tenter le tout pour le tout et d'aller jusqu'à Ankara pour tenter d'obtenir un visa Iranien en se passant du site iranianvisa dont les pratiques nous révoltent. Nous prenons un train de nuit tout confort (une cabine de 6 personnes pour nous deux et une wagon pour nos vélos) et arrivons à sept heures du matin à la capitale turque. Nous laissons nos bagages à la consigne de la gare et commençons alors, à vélo, un véritable sprint qui se conclut par l'obtention d'un visa iranien en une journée chrono!
Quartier populaire près de la citadelle d'Ankara
Monument moderne
Le vélo dans Ankara est un véritable sport de combat et l'ennemi du cycliste a pour nom "taksi". Il est jaune, agressif et klaxonne pour un oui ou pour un non. Nous avons dû slalomer entre les feux et les taksis le long de l'Atatürc boulevard pour rejoindre les ambassades... Qu'importe, nous sommes pleinement satisfaits de l'efficacité de nos démarches et nous décidons de rester un journée de plus à Ankara afin de visiter un musée consacrée aux civilisations anatoliennes.
Le plateau anatolien (en gros toute la Turquie orientale) est une des régions qui a été habitée très tôt. Depuis les premiers nomades du paléolithique se sont succédées beaucoup de civilisations. Les objets du musée témoignent de leur créativité.
Si l'on excepte la sépulture dans un coin de la pièce on pourrait croire que l'appartement ci-dessus est un duplex moderne conçu en terre pour assurer une isolation de qualité, écologique qui plus est. La décoration est sobre et un peu tribale. Je suis certaine qu'elle séduirait quelques architectes modernes. Il s'agit en fait de la reconstitution d'une maison de la ville Néolithique de Catalhoyuk (près de Konya) telle qu'elle devait existait près de 7500 ans avant JC!!
Vue d'artiste de la ville de Catalhoyuk
Déesse mère du néolithique
De nombreuses statuettes représentant des femmes bien en chair, qui représentent la fertilité. Elle appuient certaines hypothèses selon lesquelles ces sociétés étaient matriarcales.
Statuettes de l'âge de bronze: le cerf et le taureau étaient des animaux sacrés. Leur représentation étaient utilisée pour des cérémonies rituelles.
Sculpture hittite
Les colonies assyriennes ont amené en Anatolie leur système d'écriture cunéiforme.
La petite pierre taillée en sur la gauche en est un exemple. Sa taille réelle ne dépasse pas 5*5cm. C'est en fait un document de divorce entre une dame appelé Sakriuswa originaire d'Anatolie et un marchand assyrien du nom de Assur-taklaku.
Sur la tablette il est précisé que les hommes et les femmes sont égaux en cas de divorce et peuvent choisir librement leur époux(se) en cas de remariage.
Joli témoignage de concision juridique et d'ouverture d'esprit...
Istanbul, va-t-on rester à la porte de l'Orient?
Arrivée surprise
Après notre arrêt à Vize, nous pensons passer encore deux nuits en bivouac avant d'atteindre Istanbul. Notre route traverse une grande forêt exploitée ce qui explique le nombre de camions que nous croisons. Un petit chemin forestier nous permet de nous échapper dans un champ de fougères pour un soir. On peut même apercevoir Istanbul au loin. Le lendemain nous pensons bivouaquer 30 km avant la ville mythique, ce qui nous permttrait d'envisager l'entrée dans la ville sereins, au matin. C'est oublier les dimensions de cette mégalopole, 30km avant le centre d'Istanbul nous sommes déjà dans sa banlieue.
Rencontre avec Umut
C'est samedi, on va trouver une connexion Internet pour prendre contact avec Umut. Les vélos chargés deviennent vite encombrants dans le centre d'Istanbul, on s'installe donc dans un café qui propose un accès WIFI. Ce café est un petit paradis. Il faut imaginer les murs recouverts de tapis, tentures, et objets orientaux, ajouter des coussins négligement disposés qui assurent un confort moelleux, rajouter à tout celà une terrasse ombragée et fleurie avec vue sur la mer de Marmara, déposer ça et là, juste pour le plaisir une paire de jumelles, pour observer les bateaux ou les oiseaux, un jeu d'échec, de cartes, ou un narguilé, enfin sublimer le tout par de la bonne musique. On pourrait y rester toute la journée. C'est dans le quartier de Sultanhamet que l'on trouve ce genre d'endroit. Pour nous c'est le quartier "bobo" d'Istanbul. On gardera un souvenir agréable de cet endroit et de son propriétaire, un vieux turc l'air sage et rusé, accueillant. Nous avons rendez-vous avec Umut à l'entrée du bazar aux épices. L'endroit et très touristique et les serveurs des terrasses se livrent à des luttes verbales acharnées pour assurer une occupation maximale de leur tables. Le marché aux épices est aussi un régal pour les yeux: loukoums colorés, fruits secs, thés et épices rangés dans de superbes étals. Malheureusement le commerce touristique assez agressif qui s'y joue me le rend moins agréable. Il faut être en forme pour aller affronter les vendeurs survoltés qui vous hèlent dans toutes les langues. C'est dans cette ambiance que nous rencontrons Umut et sa copine Olga, originaire de Pologne. Nous prenons ensemble le bateau pour nous rendre sur la partie orientale d'Istanbul, dans le quartier de Kadikoy où Umut vit en collocation avec Iman, designer informatique et Andrea, un étudiant hongrois Erasmus en design industriel. Kadikoy est un quartier moins touristique mais très vivant que nous prenons beaucoup de plaisir à découvrir.
Vivante mosquée du sultan Eyup
Nous gagnons de la hauteur et allons prendre un thé au fameux café Pierre Loti du nom de l'écrivain français du XIXeme siècle, fasciné par l'Orient. Il avait pris ses habitudes dans ce lieu d'où l'on a une superbe vue sur Istanbul. C'est pour nous l'occasion de discuter avec Umut qui nous donne son point de vue plutôt pessimiste sur différents aspects de la société turque. La Turquie, bien qu'ayant été déclarée laïque lors de sa création par Mustafa Kemal dit Ataturk, ne l'est pas dans les faits. L'appartenance religieuse est par exemple mentionnée sur la carte d'identité des citoyens turcs. Par ailleurs, selon lui, la Turquie s'islamise de plus en plus. Des cours d'Islam sont à nouveau au programme de l'école publique, les écoles coraniques sont en plein essor et les hommes politiques donnent des meetings dans les mosquées. Un peu comme en France, la tendance est la diminution des acquis sociaux : retard de l'age de départ en retraite et allongement de la durée des cotisations, dégradation de la couverture santé... Mais au grand désespoir d'Umut, cela ne provoque aucune réaction de la population, il nous dit: "après avoir placé leur bulletin dans l'urne, les Turcs se contentent de prier cinq fois par jour et ne voient pas les actes du gouvernement qu'ils ont élu". Il y a très peu de monde dans les manifestations. Il faut dire qu'elles sont durement réprimées par une police qui fait peur car elle a tous les droits : coups de matraque, passages à tabac au poste et incarcérations arbitraires seraient monnaie courante. De plus, en Turquie, on est présumé coupable! Pendant notre semaine à Istanbul, les cinquante principaux dirigeants d'un syndicat de travailleurs on été arrêtés et envoyés en prison sans réel motif! Plus puissant que de la police et que les hommes politiques, en Turquie, il y aurait l'armée, les "jandarmas" capables de reprendre la main à n'importe quel moment. Le dernier coup d'Etat remonte à 1980. L'armée a un budget pharaonique. Nous avons pu constater que les bases militaires sont immenses et très nombreuses tant ont en a longées sur nos vélos.
A Istanbul nous comptons faire des démarches pour obtenir nos visas iranien et indien. En effet les durées de validité ne nous permettaient pas de les demander en France avant de partir.
Ces démarches se révèlent être un véritable parcours du combattant digne de la maison des fous d'Astérix, elles nous font prendre de petites habitudes à Istanbul: tous les jours nous partons tôt pour être à l'ouverture des ambassades. Sur notre chemin nous nous arrêtons à une boulangerie qui confectionne de délicieux petits pains, natures ou fourrés au fromage, aux olives, recouverts de graines de sésame. Les employés nous connaissent et nous font cadeau d'un petit pain supplémentaire chaque jour. Nous prenons ensuite le bateau pour traverser le Bosphore et nous rendre sur la rive Occidentale. La traversée dure vingtaine de minutes, juste le temps pour déguster un verre de thé. Selon Umut c'est sur le bateau que l'on boit le meilleur thé de tout Istanbul et selon nous c'est depuis le Bosphore que l'on profite le mieux de la beauté de la ville. Le soir nous reprenons ce merveilleux métro flottant. Nous passeront une semaine ainsi, hésitant entre deux continents.
Pour le visa indien, le consulat indien d'Istanbul demande deux photos, 50 US dollars (pas d'euros) et une lettre de recommandation du consulat de France. Le consulat de France, comme apparemment toutes les autres ambassades françaises dans le monde ne fait plus cette lettre pour les français de passage depuis deux ans. Il peut cependant faire une lettre attestant qu'il ne fait pas de lettre de recommandation! Cette attestation est normalement insuffisante mais en insistant un peu (nous avons demandé à parler directement avec le vice-consul) ça peut suffire. Il faut ensuite 4 jours ouvrables une fois que le dossier complet pour obtenir le visa. Pour info, le consulat n'est ouvert pour déposer les dossiers que de 9h30 à 11h30.
Pour le visa iranien le consulat d'Iran à Istanbul demande de passer par le site internet iranianvisa.com qui est censé délivrer sous 10 jours un numéro d'autorisation qui permet de retirer un visa en un ou deux jours depuis l'une des quatre villes suivantes: Erzerum, Istanbul, Ankara ou Trabzon. Nous avons déposé un dossier sur ce site pour retirer le visa à Erzerum. Mais, après avoir enregistré notre demande ils nous ont annoncé par mail que le délai total n'était plus de 11 jours mais d'1 mois et demi!!! Comme ces délais n'étaient pas acceptables pour nous, nous avons demandé d'annuler notre demande, ce à quoi ils ont répondu par un mail que l'on pourrait qualifier d'intimidant. Selon eux, une fois que la démarche est engagée il faut aller jusqu'au bout au risque de se voir "fiché" au ministère des affaires étrangères iranien et d'avoir des problèmes à la frontière.
Nous sommes alors allé à Ankara. En une journée nous avons obtenu un visa (2 photos, 60 euros à déposer à la banque à côté de l'ambassade et toujours la fameuse lettre récupérée à l'ambassade de France expliquant qu'ils ne font plus de lettre de recommandation). Il faut là encore discuter pour justifier l'absence de cette lettre de recommandation. Nous avions téléphoné avant et ça a eu l'air de peser dans la balance. Le visa que l'on nous a délivré est seulement de 15 jours prolongeable sur place.
Concernant le site iranianvisa nous avons eu l'impression que c'était une arnaque (30 euros supplémentaire pour un délai plus long) et qu'en plus ils pratiquent une intimidation malhonnête (ils ne nous ont plus donné signe de vie depuis qu'on leur a dit que l'on avait obtenu un visa à Ankara, alors qu'ils ne cessaient de nous relancer pour que l'on paie).
Istanbul hors des ambassades
Nous avons tout de même eu un peu le temps de profiter de différents quartiers de la ville plus ou moins touristiques.
Café bobo à Sultanhamet
Dessin à interpréter... à Sultanhamet
Istiklal street, la grande rue commerçante de Taksim
Christianisme et Islam mêlés dans Sainte Sophie
Croix sous les motifs orientaux à Sainte Sophie
On Thrace jusqu'à Istanbul
Du 18 au 22 mai,
Rien n'a changé pour l'instant, ce sont les mêmes champs de blés qui défilent. Seules les mosquées dans les villages nous indiquent que l'on est passé de la Thrace Bulgare à la Thrace Turque. Notre première rencontre près de Lalapasa n'est pas la plus sympathique, un automobiliste nous suit de manière louche puis s'arrête ostensiblement dans une ligne droite. Il nous propose du haschisch. Bon. Dans les villages que nous traversons nous sommes surpris, voire déstabilisés, par les nombreux saluts que nous envoient les hommes devisant sur les terrasses ainsi que par les coups de klaxons des automobilistes qui nous croisent. Finalement c'est un sacré changement en rapport de l'attitude plus réservée des bulgares.
Un continuel vent de face rend notre avancée pénible. Nous continuons à pédaler jusqu'à Süloglu où nous espérons trouver un peu d'eau. Là encore, des hommes se baladent, prennent le frais sur les terrasses. Un homme marche, une rose à la main, dont il hume de temps en temps le parfum. Quelle classe! Il nous invite à venir prendre le thé. Ce sera le premier d'un longue série. Rapidement un groupe se constitue autours de nous. Assis autours d'une table, nous discutons par signes sortons notre carte et expliquons notre itinéraire. On nous dissuade de prendre les petits chemins par lesquels nous envisagions de rejoindre Kilklareli: nous risquons de nous trouver nez-à-nez avec des chiens méchants. La façon dont on nous mime les chiens, une gueule formée par les deux mains accolées qui s'ouvre et se referment avec de sonores "ouah ouah", ne nous fait pas hésiter à prendre le plus long, mais plus sûr itinéraire. Moi qui ne crains rien tant que ces gros canidés qui sont prêts à vous dévorer les mollets, je suis infiniment reconnaissante de ces précieux conseils. Si nous nous hâtons nous pourrons rejoindre un endroit où camper avant la nuit. On nous fait comprendre que le thé nous est offert, on nous remplit les bouteilles d'eau, et l'un des hommes se propose même de nous accompagner pour nous montrer la route. Nous sommes comblés par tant de gentillesse spontanée. L'un des hommes nous offre sa rose avec beaucoup d'élégance. Nous suivons la mobylette qui nous guide sur le bon chemin, et continuons à la nuit tombante. Malgré notre allégresse et la bonne vitesse que nous atteignons sur cette belle route, le vent ayant baissé et la température étant idéale, nous n'atteignons pas le camping promis. Nous trouvons avec quelques difficultés deux mètres carrés occupables entre deux champs de blé. Le coucher de soleil est splendide sur cette étendue céréalière dorée.
Comme nous empiétons un peu sur un chemin que doivent emprunter les agriculteurs, nous décidons de nous lever tôt pour lever le camps et de prendre un petit déjeuner sur la route. Nous partons le lendemain à 7h. La journée suivante nous maintenons le même rythme, lever aux aurores et coups de pédales jusqu'à l'aube. Le vent de face nous épuise.
Nous nous arrêtons prendre un thé dans un village. La terrasse où nous nous asseyons n'est occupée que par des hommes, ce qui est courant. J'y passe un très mauvais moment. Tous les hommes viennent discuter avec Pierre, lui serrer la main et m'ignorent totalement. Un des hommes demandera simplement à Pierre si je suis sa femme et s'assiéra devant lui en me tournant le dos pour lui raconter qu'il a fait un séjour en France à Bordeaux. J'ai très envie de quitter cette terrasse où cette attitude si différente des coutumes occidentales me révolte. Nous sommes tombés dans un endroit très traditionaliste. Heureusement, ça ne se passe pas toujours de cette façon. Impossible de payer, encore une fois quelqu'un nous a offert le thé. Devant nous défilent des écoliers turcs en uniforme. Aujourd'hui c'est le jour de fête de la jeunesse et des sport et aussi celui de la commémoration d'Ataturk (le fondateur de l'état turc).
Partout des portraits d'Ataturk.
A Kirklareli, où nous nous réapprovisionnons, on nous offre encore du thé et des conseils qui s'avèreront très pertinents sur la route à emprunter pour entrer dans Istanbul. C'est que l'on a rencontré un ingénieur chargé de la construction des routes en Turquie qui connais bien son affaire. Nous commençons à nous interroger sur la qualité de l'eau des fontaines que nous rencontrons. Très fatigués par le vent et les journées intenses, nous décidons de prendre un peu de repos à Vize où nous arrivons le lendemain midi. Après une douche bienfaisante et une sieste toute aussi jubilatoire l'après-midi est consacrée à une visite de la ville. Nous marchons jusqu'aux les ruines d'un théâtre antique et aux anciens murs de la cité. Nous nous arrêtons près d'une très jolie mosquée restaurée dénommée AyaSofya comme sa grande sœur d'Istanbul.
Ayasofya de Vize, une église transformée en mosquée.
Des enfants à qui nous demandons notre chemin veulent nous guider en échange de "money, money". Cette premiere sensation de tourisme aggressif nous attriste. Heureusement ce n'est absolument pas la mentalité dominante dans la petite ville. Par exemple le marchand de fruit ne nous laisse pas acheter les petites prunes acidulées que nous avons choisies, il nous les offre. La barrière de la langue? Quelle importance! Il nous offre un thé dans sa boutique et nous entretenons un dialogue de mimiques amicales. Il souhaiterait même nous accompagner avec sa voiture pour découvrir la ville. Au retour à l'hôtel où nous avons décidé de passer une nuit nous rencontrons un couple d'anglais et cinq de leurs amis turcs. Nous sommes encore invités à prendre un thé et à discuter cordialement. Le monsieur anglais nous explique qu'il travaillait pour une usine de sous vêtements féminins qui fabriquait ses produits en Turquie. Il est venu plusieurs fois pour affaires à Vize et revient maintenant par amitié. Nous sommes surpris qu'après tant d'années il ne sache pas dire bonjour en turc. Le soir nous sortons manger et nous arrêtons dans ce qui doit être une communeauté liée à une mosquée. Les hommes d'un côté préparent des repas (köfte, kebab), les femmes de leur côtés font des patisseries et de la couture. Nous sommes servis comme des rois, nous acceptons un dessert et on nous apporte 12 baklavas. Quiconque a gouté cette friandise allant au delà de toute decense en matière de sucre comprendra ce qu'une telle quantité de glucides représente. Nous ne souahitons pas vexer et dévorons toutes les patisserie. Aucune excuse pour les prochaines journées de vélo. Du thé, des graines de tournesol à grignoter et un loukoum clôturent le tout. Nous nous entrenons plus particulièrement avec un jeune homme d'une grande douceur et avec une jeune femme turque qui parle anglais et traduit pour nous. En fait, elle s'adresse plutôt à moi. Il nous annoncent qu'ils sont mariés. Nous sommes un peu surpris. Pourquoi nous disent-ils ça? Et que faut-il répondre? Nous échafaudons plusieurs hypothèses. Il s'agit peut être d'une question déguisée pour savoir si nous le sommes aussi? Pierre a peut -être parlé à la jeune femme en la regardant, alors qu'elle ne s'adressait directement qu'à moi ce qui l'a génée et à déclenchée cette "mise au point"? Mystère. Nous n'avons pas fini d'être surpris par les moeurs orientales. Les turcs en tous cas sont destabilisants de gentillesse et d'hospitalité.